Court terme, long terme
L’avantage matériel dont nous avons parlé dans le billet précédent fait le plus généralement partie de ce qu’on appelle les
« avantages à long-terme ».
Cette classification binaire qui oppose long-terme à court-terme va nous donner un puissant indice nous aidant à décider comment gérer la suite de notre partie, de la stratégie globale que nous allons adopter pour les coups à venir.
Possédant un avantage à court-terme, nous sommes sous le coup de l’urgence : Il faut agir vite avant qu’il ne s’évapore.
« Ayant moi-même roqué, il est impératif de mobiliser toutes mes forces sur son roi avant qu’il ait le temps de le mettre à l’abri, et même si cela me coûte un ou plusieurs pions »
Et cela, afin de perturber l’ordre qui régnait dans le camp adverse et lui assurait sa pérennité.
L’avantage à long-terme est quant à lui la garantie d’une domination sereine à la condition où l’on tient l’adversaire comme un chien en muselière, et donc qu’il est incapable de nous sauter au cou.
Si la position évolue tranquillement, que l’équilibre profond de la position demeure en l’état, alors le détenteur de cet avantage finira tranquillement par s’imposer.
Le joueur possédant l’avantage matériel devra faire primer l’ordre sur le chaos. Sa mission consistera en toute logique à limiter l’impact du premier afin de garder quasi-indemne le capital positionnel accumulé, tout en cherchant à le valoriser (voire le faire croître ! ).
Dans la littérature échiquéenne, on dira qu’il faut faire attention aux menaces, limiter le contrejeu de l’adversaire, simplifier la position, étouffer l’attaque dans l’œuf (prophylaxie), activer nos pièces etc.
Malheureusement (ou heureusement pour les plus courageux ! ), le jeu d’échecs est riche, ce qui implique que l’on peut rencontrer de temps en temps des exceptions à la règle : il y a différentes situations (minoritaires) où la possession de l’avantage matériel implique de jouer à l’envers, comme si l’on avait un avantage à court-terme.
Nous verrons cela en détail lors d’un prochain article.
Dans la position suivante, les blancs doivent faire preuve d’ingéniosité pour anéantir toute chance de contre jeu provenant noirs.
A la suite de cette suite de coups forcée, les blancs finiront par s’imposer dans la partie « sans coup férir ».
Vous avez bien réfléchi ?
La solution au problème est disponible sur la salle d’étude Lichess reliée directement à cette page Facebook :