Lance une partie d’échecs : Entre dans l’arène !

Je te propose ici de modifier ton expérience de jeu, de créer un écart entre toi et tes habitudes.
Cette fois, en rentrant du travail tu ne vas pas te contenter de lancer frénétiquement ton habituelle routine de blitz sur internet pour te décharger du poids d’une journée trop prenante, espérant triompher de l’adversaire, sans trop te fouler, sur un système de Londres répétant les mêmes 15 premiers coups (en variant parfois dans l’ordre des mouvements) grâce à une fourchette assenée par un vilain cavalier (et ses déplacements fourbes) alors qu’il commençait à manquer de temps.
Cela s’appelle aussi jouer aux échecs, mais tu y perds quelque chose..
Tu joues aux échecs comme tu jouerais à un jeu vidéo tel que Doom, prenant les pièces et matant les adversaires comme on éradique les monstres.. Recommençant à chaque fois que l’on meurt.
Pas de subtilité, et pas de réel enjeu non plus.
Une manière de jouir à moindre frais.
Le jeu d’échecs est ainsi coupé de sa valeur éducative, et toi, toujours plus de ta vie intérieure.
Cette fois, ce sera différent.
Tu vas choisir une cadence de jeu plus lente qu’à l’accoutumée.
Et tu vas te mettre en condition :
Il faudra être capable de penser à ce que tu fais, à ce que ton adversaire fait, observer la position et voir quel plan pourrait coller..
Puis le défendre avec ardeur. Le tempérament opiniâtre des grands champions qui s’évertuent à faire fonctionner leurs brillantes idées.
Il faudra également garder ton oeil tactique ouvert à chaque instant.
Il faudra essayer de “sentir” ce qu’il se passe devant toi (moment critique ? Situation au temps ?) mais aussi en toi (suis-je à l’aise dans cette position ? Cette attaque sur mon roi me fait-elle peur ? Mon erreur a t-elle un impact sur ma combativité présente ou bien suis-je totalement dans ma partie ?).
Et faire tout ça avec panache..
Se rappeler qu’une partie d’échecs est un combat où il est préférable de ne jamais s’endormir sur ses lauriers pour ne pas se faire surprendre par son adversaire :
Celui-ci est peut-être plus éveillé que toi malgré sa position délicate..
Et tout cela doit se faire en partant de soi. Non pas en suivant « méthodiquement » ce que je viens de dire, à la lettre. Mais en se faisant confiance, en relâchant le contrôle pour faire vivre nos instincts guerriers, notre désir de triompher.. avec la manière !
C’est peut-être le moment de relancer la playlist qui t’accompagnait lors de tes séances de sport intensif !
Et te relier ainsi à des facettes de toi-même qui ne te sont pas toujours familières.