1. Mon entrée dans l’univers des échecs :
Dans la maison de ma grand-mère, l’échiquier ornementait la salle à manger où étaient disposés des meubles en bois massif et de nombreux items de valeurs.
C’est cet objet-là qui m’a fasciné plus que tous les autres, un beau plateau en bois massif, très probablement du buis, sur lequel je déplaçais les pièces. Peut-être parce qu’il était la seule chose dans cette pièce que je pouvais prendre en main sans risquer de l’endommager.
J’aimais toucher à tout et pouvait m’amuser d’un rien.
Cependant je ne connaissais pas encore les règles du jeu. Pour entrer dans le vaste univers du monde échiquéen, il me manquait encore cette étincelle qui allait tout embraser.
C’est en arrivant au collège que cela est arrivé.
Dans le fascicule des activités extra-scolaires, le jeu d’échec était inscrit parmi les propositions.
Je comptais m’y inscrire, mais dans une certaine insouciance qui me caractérisait, je n’ai pas pris la peine de me renseigner sur la manière dont il fallait s’y prendre et si, oui ou non j’allais finalement décider d’y participer.
Au microphone, une voix féminine annonce les inscriptions et immédiatement, mon ami de l’époque, enthousiaste, me demande si on ne franchirait pas le pas ensemble !
Ni une, ni deux, l’inscription est bouclée, et nous allons apprendre le jeu d’échecs.
Tous les jeudis et vendredi entre midi et deux, nous avons eu la chance d’être initié par le Maître FIDE Michel Bédos.
L’année suivante, sous ses bons conseils j’ai pris ma première licence en rejoignant la Maison des échecs de Toulouse Lardenne et rencontrait tout de suite sa figure emblématique : Mario Parpinel.
Il m’a pris sous son aile quelques années et il semblerait que j’ai hérité de son jeu tactique, intuitif et fulgurant et celui-ci coule encore dans mes veines à ce jour.
Il est important de noter que Mario, à quasiment 90 ans joue toujours activement aux échecs au club de Lardenne.
Années après années, la passion gagnait du terrain.
J’ai franchi la barre des 1900 ELO en moins de 2 ans, j’ai remporté les championnats régionaux dans les catégories jeunes de manière à ce que je me qualifiais chaque année pour le championnat France, malgré les imposants rivaux qui tentaient de me barrer la route : Yanis Ouerk, Alexandre Iwanesko, Jory Labat, Nathan Berthelot, et bien d’autres.
En parallèle de la compétition, j’ai commencé à entraîner les plus jeunes de mon club pour tenter de leur transmettre ce que j’avais appris au court de mes années de pratique et d’entraînement..
2. Mes débuts dans la pédagogie
C’est d’abord comme remplaçant que j’ai donné plusieurs cours à mon club du moment, l’échiquier Toulousain. J’avais 17 ans et mes élèves avaient entre 8 et 11 ans et étaient tous très prometteurs.
Pour preuve : l’une d’entre elle est devenue multiple championne de France par la suite.
Ainsi, lorsqu’un professeur était absent, et qu’on me proposait de venir pour prendre sa place, il m’était alors tout naturel de tenter cette nouvelle expérience à laquelle j’ai pris goût immédiatement.
J’ai ensuite suivi les jeunes au championnat de France pour devenir leur coach durant les 9 rondes de ce tournoi très exigeant mentalement d’abord à Nîmes en 2012, puis à Saint-Paul-3-chateaux en 2013.
Il m’arrive fréquemment dès lors, de rester dans la salle d’analyse des tournois pour analyser la partie de deux protagonistes. Si je suis bien accueilli, alors la transmission se fait naturellement, l’échange devient constructif et cela suffit à me procurer de la joie.
Quelques années en dilettante, j’ai ensuite fait une pause dans ma vie échiquéenne, où j’ai eu explorer d’autres aspects de ma vie.
C’est en 2020 que je suis finalement revenu « back in business », sous l’impulsion de mon ami Erwan Lever qui avait lancé sa chasse aux joueurs chevronnés pour monter sa nouvelle équipe.
De fil en aiguille j’ai joué, avant de dispenser de plus en plus de cours d’échecs. Naturellement, j’ai fini par monter ma propre entreprise pour devenir officiellement professeur de ce noble jeu.
3. Mes entraineurs et partenaires
J’ai travaillé avec Michel Bedos, Mario Parpinel, Andreas Van Elst, David Housieaux, Akkhavanh Vilaisarn, Alexandre Iwanesko, Erwan Lever, Pierre-Louis Pieri, Fabien Libiszewski, et le regretté Luc Winants. Ce dernier possédait une impressionnante culture échiquéenne et m’a beaucoup appris sur son histoire les quelques mois durant où j’ai eu le privilège d’échanger avec lui avant sa mort.
Plus « occasionnellement » j’ai assisté à des cours ou conférences avec Emmanuel Bricard, Jordan Kuzev, Iossif Dorfman, Viktor Bologan et Mikhaïl Gourevitch.
4. Profession : professeur
Mon inscription sur les sites « Superprof » et « Kelprof » a fait l’office d’un déclencheur. Mon succès soudain m’a sérieusement fait envisager l’idée de créer ma propre entreprise.
Mon premier élève sur le site, Barthélémy, d’un niveau d’initié, a dépassé en l’espace d’une année les 1800 ELO sur l’excellente plateforme de jeu Lichess.org.
D’autres ont ensuite emboîté le pas.
Voir que je pouvais transmettre ma passion, et faire progresser mes élèves de manière quasi-systématique a été très gratifiant pour moi, et un moteur qui porte la suite de ma carrière.
J’ai décidé par la suite de me remettre à travailler les échecs de mon côté également, et ce enfin comprendre les clés de la progression échiquéenne d’un point de vue intime, afin de ne jamais dispenser des conseils que je n’aurais jamais appliqué et approuvé de prime abord.
Il y a également l’idée de toujours proposé à mes élèves du matériel renouvelé, pioché dans les livres, mes parties, mais également sur internet, matériel que j’aurai traité de prime abord pour ma compréhension personnelle avant de le re-partager.
« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément.»
C’est en ces termes que s’exprimait Nicolas Boileau au travers de cette citation à laquelle j’adhère totalement.
Vous trouverez les recommandations mais également les courbes de progression de mes élèves qui ont accepté de se prêter au jeu sur la page dédiée : (echecsAH.com/xxxxx)
5. Et après ?
L’avenir est plein d’incertitudes. L’essentiel est, pour moi, que chacun de mes élèves trouve son compte dans le jeu d’échecs, et le plaisir nécessaire et durable pour pouvoir continuer à aimer jouer toute sa vie durant, ce qui est consubstantiel avec l’idée d’apprendre et de progresser.
De mon côté, je vais continuer à développer mon activité visant à faire du jeu d’échecs à la fois un passe-temps bénéfique dans la vie de chaque pratiquant, en faisant la promotion de ses aspects artistique, ludique, et culturel, mais aussi en mettant en avant les possibilités d’introspections qui peuvent naître de notre rencontre avec le jeu d’échecs, l’échiquier en face duquel on est souvent bien seul face à soi-même. Le site internet sur lequel vous vous trouvez sera dédié à cet effet.
Ensuite il serait possible d’envisager des projets collaboratifs avec des joueurs et professeurs dans l’optique où l’on partagerait certaines idées communes.
Publier un livre, organiser des conférences, ouvrir un pôle-formation, etc. Les idées foisonnent et attendent le bon moment pour être réalisées.
Enfin, et ce qui me motive finalement, c’est d’apporter un souffle nouveau dans cet univers où les bornes ne se contentent plus d’être cantonné au plateau de jeu, mais s’étendent jusqu’à l’esprit de ceux qui pratiquent.
Pour ceux qui ne veulent pas se contenter d’apprendre la théorie, qui n’aspirent pas seulement à calculer comme une machine, mais qui cherchent aussi quelque chose de plus, qui cherchent à s’élever humainement grâce à la pratique du noble jeu, j’aimerais fournir le nécessaire pour que cet aspirant-là trouve les ressources sur lesquelles se reposer.
Je pense avoir déjà apporté cette touche particulière auprès des personnes que j’ai rencontré, des élèves qui m’ont fait confiance, ce avec qui, ensemble, nous avons parcouru un bout de chemin.
Pour sûr, l’avenir nous réserve encore de nombreuses surprises..