La dame « enragée »
Le déplacement actuel de la dame aux échecs, qui permet à la reine de se déplacer sur un nombre illimité de cases dans n’importe quelle direction (horizontalement, verticalement ou en diagonale), est apparu au cours du 15ème siècle en Europe.
On qualifie d’ailleurs d’« enragée » cette dame placée de manière à menacer plusieurs pièces adverses simultanément, souvent dans une position très agressive ou dominante.
L’origine de ce mouvement particulier de la reine remonte à la Renaissance, lors de la montée en puissance de la reine lsabelle la Catholique mais également d’autres reines ou personnages féminins influents de l’époque : Jeanne d’Arc, Béatrice d’Este, Lucrèce Borgia ou bien Catherine Sforza, connue pour « laisser au château son époux faible et timoré pour mener ses troupes, à cheval et en armure, pour dévaster la Romagne. » (Source : Jeu d’échecs et sciences humaines, Dextreit. J , Engel. N)
À cette époque, les règles du jeu d’échecs ont été modifiées pour refléter la montée en puissance des reines dans la société européenne. Auparavant, la reine était limitée à des mouvements très restreints, se déplaçant d’une seule case à la fois, généralement seulement une ou deux cases en diagonale, à l’instar du Vizir (فرزان, [firzān]) 400 ans auparavant lorsque le jeu était encore pratiqué dans le monde arabe.
Ce dernier avait pour fonction essentielle de protéger son Roi.